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L’immense marqueterie du réel
Caroline Veith, aujourd’hui, développe une manière tout à fait singulière de mettre en relation divers aspects du monde.
Ici, tout passe par le papier, surtout lorsque, traversé de lumière en étant devenu papier-calque, il offre la possibilité de déployer des strates qui sinon resteraient invisibles.
le plus souvent, pas de couleur, mais un réseau de lignes d’épaisseurs variées, d’encres différentes, signalant des fonctions diverses : former un visage, indiquer une direction, engendrer une fleur, découper une main, recouvrir un souvenir, dessiner un fragment de carte, extirper un détail de la mémoire, en noyer un autre dans une tache sombre, ouvrir une route, faire basculer une montagne.
À travers un jeu de surfaces « invisibles » sur lesquelles habitent les divers éléments qui composent l’oeuvre, Caroline Veith fait de son trait le vecteur d’un trouble. C’est lui qui confère à sa création une puissance proprement magique.
Jean-louis-poitevin
Écrivain,critique d’art . |